Cave canem

La mort récente et encore douloureuse d’un de nos plus grands collaborateurs, Nala, fringant et faunesque beagle, m’a inspiré ce modeste hommage posthume qui, je l’espère, apaisera les blessures profondes qui agitent encore le cœur de notre aimable Tarquin.

La race canine a tout au long de l’histoire joué un rôle prépondérant dans absolument tous les domaines, qu’ils soient artistiques, culturels, sociaux, politiques, économiques, culinaires, wagnériens, apostoliques, papaux, ou catabatiques.

La muse de l’histoire, Clio, a d’ailleurs, selon certains historiens dont le nom m’échappe, parfois été représentée sous la forme d’un chien ; tout le monde ne peut pas en dire autant.

En outre, de grands hommes de ce monde se sont affichés au vu et au su de tous accompagnés de leurs toutous : que l’on songe à Céline protégeant sa lugubre demeure de Meudon par une horde de clébards affamés, ou à Elizabeth II ne sortant jamais sans ses douze petits corgis. Il est vrai que ça donne une certaine allure.

Dans tous les arts, le Chien a été dignement représenté : il y pour le cinéma Un chien andalou, de Bunuel, pour la littérature, Le Chien jaune, de Simenon, pour la musique, Le Chien mouillé, de Miossec. Quel que soit l’adjectif attribué, ça en impose, et cela constitue par ailleurs une source d’inspiration quasiment inépuisable en cas de panne de titre.

Songeons à la jeune Laika ! C’est bien un chien, et non un pangolin, qui fut envoyé dans l’espace, et si pour des raisons d’éthique plus qu’évidentes, nous de dévoilerons pas les motivations de ce choix, sachez cependant que c’était là une décision louable.

Enfin, le dernier chien connu répondait au doux nom de Blondi. Il aurait pu chanter Heart of glass, mais il est mort le 8 mai 1945.

Je finirai par une citation d’Alphonse Allais qui me semble tout à fait à propos : "Ce qui prouve, une fois de plus, qu'on n'est jamais trahi que par des chiens."